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La vie prend parfois des chemins bien escarpés pour nous ouvrir à notre lumière. Pour moi, elle a pris la voie d’une candidose* chronique particulièrement récalcitrante, qu’aucune technique, naturelle ou allopathique, ne semblait pouvoir éradiquer. Et vous l’imaginez bien, qu’étant naturopathe, ce n’était pas par manque d’idées. Après avoir essayé : les huiles essentielles, les cures de probiotique, une alimentation pauvre en sucre, le chlorure de magnésium, l’argent colloïdal, des cures naturelles anti-candidose, … et même, à mon grand damne, des ovules allopathiques, rien n’y faisait. Elle revenait à chaque fois. C’était comme si, plus j’en faisais, moins cela marchait ; plus je luttais, plus la candidose devenait résistante. La situation commença à prendre une tournante différente à la suite d’une conversation avec une amie qui m’a rappelé l’importance d’accueillir la maladie. Ce à quoi on résiste persiste. On a parfois besoin d’expérimenter dans sa chaire les choses que l’on sait intellectuellement.

Dans les jours qui suivirent le moment où j’ai enfin décidé d’accueillir véritablement la candidose et de ne plus la combattre, l’intensité de l’infection baissa de moitié, sans aucun autre changement de ma part. A cette époque, je savais déjà que cette candidose était en lien avec ma féminité et mon rapport au masculin. Mais cela n’avait pas suffit. Il manquait peut-être deux clés : l’amour-accueil et la gratitude. Et si je choisissais d’aller plus loin en accueillant cette candidose comme une bénédiction dans ma vie ? Comment aimer et remercier cette candidose pour sa venue dans ma vie, et ce, en dépit de tous les problèmes que j’avais expérimentés (démangeaisons, brûlures, problèmes digestifs, perturbations régulières diverses et variées de mon quotidien et de mon intimité) ? Au début cela semblait difficile, voire impossible. Mais petit à petit, guidée par mon intuition, un chemin s’est dessiné.

Cette candidose m’a mise en face du fait que je refusais l’intimité véritable. Elle me servait inconsciemment à me protéger du masculin et à garder le contrôle. C’était aussi – même si je ne me l’étais pas avoué – un moyen de ne pas m’engager sur ce périlleux chemin qui me terrorisait tant : la maternité . Cette candidose m’a permis de m’ouvrir à ma vérité. C’était souvent bien plus simple de tourner la tête et de me raconter une bonne histoire qui tient bien la route. J’avais une carrière à développer, parfois ni les moyens ni le temps. Je n’avais pas trouvé la bonne personne. Je n’étais pas prête (même à 39 ans ! lol). Toutes les femmes ne sont pas faites pour être mère. Dieu merci de nos jours les femmes sont libres de pouvoir de choisir ou pas la maternité. Ce n’est pas une obligation. Blablabla blablabla.. Tout cela est tout à fait vrai dans l’absolu. Néanmoins me concernant, il s’agissait d’un beau mensonge bien pratique auquel je me raccrochais pour éviter d’avoir à faire face.

Accueillir cette candidose a signifié pour moi accepter la vérité et regarder mes peurs en face. Elle m’a permis de m’aimer un peu plus et de développer plus de bienveillance envers moi-même. Elle m’a poussé à m’ouvrir à ma véritable nature, même quand elle comportait des aspects qui me faisaient peur. Elle m’a aussi aidé à m’ouvrir un peu plus à l’amour de mon partenaire, et à être plus à l’écoute de mon corps et de sa sagesse. Alors je peux véritablement dire que cette candidose a été quelque part une bénédiction. Elle a été l’opportunité d’une véritable croissance pour moi.

Je crois que l’Univers nous aime profondément, même si les voies qu’il prend pour nous le montrer sont parfois bien périlleuses, escarpées et désarçonnantes. Je crois aussi que le combat permet de survivre mais ne guérit pas en profondeur. Seul l’amour le peut.

* candidose : infection et troubles diverses provoqués par un champignon, le candida ; le plus commun chez l’homme étant le candida albican